lundi 1 janvier 2018

Et rond et rond, petit Patagon.

La Patagonie telle qu'elle est présentée sur les photos promotionnelles ou les cartes postales arrive à la fin de notre voyage comme la cerise sur un gâteau de quatre mois,  à la hauteur de l'attente qu'elle a suscité. On aura passé trois semaines à aller et venir entre le Chili et l'Argentine, à multiplier les tampons sur les passeports et les découvertes de sites naturels divers et variés. Je dirais qu'elle a réellement commencé avec le Cerro Castillo, sur la carretera austral chilienne : un magnifique enchevêtrement de longues aiguilles noires acérées émergeant de la neige blanche (un oursin polaire !), visible en une seule journée de marche depuis le village du même nom. Et en redescendant de la montagne (sur chariot chargé de paille et de foin), on a enfin eu la chance de bien voir des condors.




Le Mont Olympe.




Lieu du naufrage du Titanic.
Autant on se plaignait de ne pas en voir, autant maintenant c'est tout juste si on lève la tête quand on en croise. La région toute entière est blindée d'animaux qui étaient pourtant rares jusque là : condors, guanacos, nandous, etc... Le deuxième jour de la rando à El Chalten avec Arnaud et Marine, qui nous a amené au pied du Fitz Roy (magnifique au lever du soleil), on a fini le soir au pied du majestueux Cerro Torre, devant un lac où viennent s'échouer les icebergs bleus du glacier qu'il y a en face. Là aussi, on a vu des condors.

"Léo, tu sais qu'on a du café, du lait et du sucre ?"

"Bah oui, et ? Tu veux un café au lait ?"
"Nan, un frappuccino... avec la glace du glacier."

Le parc national du Fitz Roy a un avantage franchement appréciable : l'entrée du parc et ses aires de camping sont gratuites et l'accès aux sentiers particulièrement facilité grâce à sa proximité avec la ville (pas de bus à payer). Pour le parc national Torres del Paine au Chili, c'est une autre histoire. Très fréquenté, les nuits en camping pour le trek W doivent être réservées des mois auparavant, sous peine de ne pas pouvoir y entrer. Nous, nous l'avions préparé dès le mois d'octobre (et c'était déjà tard, la plupart des campings étaient complets), histoire de pouvoir y aller tranquilles et sans stress. Et c'est en faisant nos sacs la veille au soir qu'on s'est aperçu de ma connerie : on aurait dû partir le matin même (et sans stress). J'ai donc dû négocier en urgence avec les prestataires (et avec stress) dès notre arrivée pour décaler d'un jour toutes les reservations ; ce qu'ils ont accepté sans histoire, ni frais. Sympa.






Châteaunoir.
Bon alors, cette randonnée est excessivement chère, mais est à la hauteur de sa réputation : c'est splendide.  Les imposants cuernos, énormes massifs rocheux beiges coiffés de noir dominent tout le massif. Le parc était pour nous une sorte de condensé de Patagonie, le résumé de nos deux précédentes semaines passées entre l'Argentine et le Chili. Le Paine Grande rappelle le Cerro Castillo ; les trois torres le Cerro Torre ; le glaciar Grey le Perito Moreno, etc...  ; on y a même vu des condors.


Le Mur est l'ultime rempart
contre les Marcheurs Blancs.
Toute la Patagonie est belle, mais pour moi, le plus incroyable était vraiment le Perito Moreno. Je savais avant de partir que ce glacier était grand, très grand ; mais franchement, je pense que personne ne peut s'attendre à ça. Il est absolument gigantesque (soixante-dix mètres émergés par endroits), une véritable falaise de glace (qui avance de deux mètres par jour, tout de même). Le parc y a aménagé tout un système de passerelles, si bien qu'il faut plusieurs heures pour tout parcourir, ce qui permet de bien profiter du décor et de voir le glacier sous plusieurs angles (au-dessus, en bas, sur le coté, ...). Et en plus, on a vu des condors.

Notre séjour en Patagonie (et même dans la cordillère des Andes) se termine avec le passage du détroit de Magellan en ferry ; un court passage en Terre de Feu dans la ville la plus australe du monde, Ushuaia. Sincèrement, elle n'est ni intéressante ni belle, elle fait juste un peu rêver parce qu'elle a donné son nom à une marque de shampooing. Du coup, il y a plein de touristes français, les locaux ne comprennent pas pourquoi, et c'est trop marrant à expliquer (va dire "shampooing" en espagnol !). Pour nous, c'est surtout l'accès à l'aéroport qu'on est venus chercher, pour aller passer le nouvel an et terminer le voyage à Buenos Aires (sans manquer les chutes d'Iguaçu).





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