lundi 18 septembre 2017

5 000 mètres au-dessus des mers.

Le guide du Routard commence son article sur la cordillère blanche ainsi : "La cordillère la plus belle du monde ? Allez savoir...". C'est ce qu'on a fait, on est allé savoir. Depuis Huaraz, ville-étape du massif, une quantité impressionante de treks tous plus emblématiques et incontournables les uns que les autres sont accessibles : glacier Pastoruri, Laguna 69, Santa Cruz (4 jours), Canyon del Pato, etc... On a potassé les guides et sites internet pendant des semaines pour ne pas avoir le sentiment de repartir en ayant manqué quelque chose ; le but était de pouvoir faire le très réputé trek de Santa Cruz. Cela valait le coup, car au final, on n'a rien fait de ce qui était prévu.



Les CRS d'ici ont le gaz lacrymogène facile.



Les péruviens mettent beaucoup de Chantilly
sur la glace au chocolat.
A peine arrivés, le taulier de notre lodging nous explique qu'une rando réputée magnifique est organisée trois jours plus tard : le tour de la Cordillère Huayhuash. Ce trek se situe entre 4200m et 5000m d'altitude, dure huit jours et on n'est pas du tout acclimatés. "Oh, trois jours peuvent suffire, si vous commencez les randos dès aujourd'hui". Bah oui bien sûr, à peine arrivés et après deux nuits blanches dans les transports ? Bah oui. On est allés acheter des sandwiches en coup de vent et on a commencé par la lagune Wilcacocha, pas magnifique mais bon trek d'acclimatation (de 3000m à 3700m). Le lendemain, on est allé voir l'impressionnant glacier du Punto Olympica et la veille de la randonnée, la magnifique Laguna Churup. On n'a pas vraiment eu de problèmes avec le mal des montagnes, juste un vague mal de tête lors de la première randonnée, que l'on a attribué à la fatigue. C'est donc parti pour la Cordillère Huayhuash.

L'agence s'occupe de tout : guide, cuisinier, muletier. Nourriture, materiel, transport. En huit jours, on n'a pas mangé deux fois la même chose (à part le pop corn de quatre heures) et on n'a eu à porter qu'un petit sac avec de l'eau et la polaire. Et heureusement en fait, parce que le passage des cols (dont un de 1200m de dénivelé) rendait la randonnée assez éprouvante. Surtout le quatrième jour, quand on a dû passer notre baptême des 5000m sous la neige et la grêle (il faisait un peu frisquet quand même, le tee-shirt à manches longues n'était pas de trop). Merci aux feuilles de coca (la plante, pas la boisson. Les boissons n'ont pas de feuilles.) qui nous ont délesté du mal de crâne.







Ils ont foutu du Canard-WC dans l'eau
pour attirer les touristes.
Le trek était absolument splendide, entre monts blancs et lagunes de bleus impossibles. Mention spéciale à celle du deuxième soir, qui était de loin le plus beau décor du trek, qui compilait tous les paysages traversés en huit jours : pics enneigés abrupts, pampas ruisselantes, collines d'herbes et lacs miroir. Pour ceux qui voudraient faire ce trek, sachez quand même que les toilettes de cette aire de bivouac y sont absolument immondes, allez plutôt en plein air (en plus, le décor vous donnera l'inspiration pour composer). Le lendemain, nous avons pu observer une sorte de lièvre à longue queue. "Chinchilla !", d'après le guide. Un chinchilla de quatre kilos, tout de même. Renseignement pris, ça s'appelle "Viscache". A vos souhaits.

Au final, les huit jours sont passés à une vitesse folle, même si les derniers étaient assez difficiles à cause de la fatigue accumulée. Nous avons croisé des vigognes, une des quatre espèces de camélidés (comme les chameaux) d'Amérique du sud. "Il y a aussi les lamas, les alpagas et les guanacos". "Et le condor, aussi !". Bah oui, bien sûr, le condor aussi : un genre de dromadaire à plumes. La seule difficulté à laquelle je ne m'attendais pas, c'est la poussière soulevée à notre passage : ça fait tousser, la respiration est pénible, ça irrite les naseaux (et fait chanter les abeilles). La prochaine étape du voyage sera le canyon du Colca, à Arequipa.

6 commentaires:

  1. je me marre toujours autant en te lisant fiston....
    je prefère ça à la littérature du genre "pour manger compter 200 péquadillos sans le pourboire, le taulier est sympa, gnagnagnagna....
    hé bien moi, demain je me fais la face nord de l'inset de Montpellier. J'ai pas besoin de m'acclimater, merci !

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  2. Tu vas rire, Rox et moi on est passés sur ton site hier pour voir un peu et il n'y avait rien...
    Profitez, prenez des notes pourle cas où je refasse la route en side Ural/

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  3. Coucou Léo,
    Gros bisous de la part du LHE.Profites bien

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  4. Super léo merci pour les news

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  5. De super paysages avec de belles ascensions.
    Je vous envie c'est top !!
    On attend d'autres photos ;)
    Bonne continuation !!
    Manuela

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  6. D'accord avec le Padre ! Voilà un blog qui a un goût de reviens-y :-)
    Ca donne envie. Bonne continuation et régalez-vous bien !

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