mardi 14 novembre 2017

Bienvenue chez les ch'tis.

"Holà, quisiera saber a donde es el hostal el más cerca, por favor.
"Cha, en la cache 13 de macho : el hostal Vache de Cafachate, con desachuno."

L'accent argentin, ce n'est vraiment pas une légende ; ils remplacent tous les y- et les ll- par des ch- ; on dirait des locomotives ! C'est d'ailleurs pour cette raison que les potes à "Che" Guevara lui ont donné ce surnom (oui, il était argentin) ; en gros, ils se foutaient de lui. Bon à part ça ils ont du très bon vin (les argentins, pas les potes au Che), produit dans le noroeste du pays, notamment autour de Salta, première étape argentine du voyage. L'intérêt est double : déboucher du Malbec (y'a même un gars qui m'a montré comment faire avec un Opinel ou une chaussure !) et découvrir en voiture la région alentour, qui offre un bon nombre de sites d'intérêts différents, dont la multicolore quebrada de Humahuaca.


Dali a trébuché avec ses tubes de gouache..



Le lac de Petit-Saut.
Ce sera d'ailleurs notre premier arrêt de l'itinéraire, après avoir pris une route qui traverse une foret tropicale absolument superbe, avec des arbres couverts de mousses et d'épiphytes qui couvrent le ciel au-dessus des voitures. On atteindra la quebrada dans l'après-midi, seule véritable pause de la journée - le meilleur restant à voir le lendemain. Pour le bivouac du soir, ce sera sur conseil du Routard à la laguna de Pozuelos, site peu connu et idéal pour consacrer la soirée à l'observation des oiseaux et l'installation des tentes. Malheureusement, le garde du parc nous coupera dans notre élan : "Décholé, mais che n'est pas autoriché de camper ichi". On n'ira donc que le lendemain matin à la lagune... qui s'avérera malheureusement quasiment à sec.

Grand Canyon.
On passera toute la matinée suivante sur une piste qui a fait vibrer la caisse comme un lave-linge, surtout que les amortisseurs étaient bien fatigués (comme nous, mais en pire). J'ai d'ailleurs bien failli emplatrer une vigogne qui devait penser que traverser devant une caisse lancée à bonne vitesse était une bonne idée. C'est pour les vingt derniers kilomètres qu'on n'était pas d'accord : on devait rester sur la piste principale, mais j'avais quand même bien envie de voir le cañón de Barrancas, dont le passage nous avait été clairement déconseillé en véhicule de tourisme.


"Regarde Simba, toute cette immensité
baignée de lumière est notre royaume..."



Bon, je reconnais que ça frottait un ch'tit chouïa par moments, mais vraiment trois fois rien, hein ! Ç'aurait été vraiment dommage de le louper, vu comment c'était beau : des falaises à pic en bord de route, un rio en bas et de la verdure tout autour. La fin du trajet est passée par les salinas grandes, un autre salar qui nous a paru presque fade à côté de celui d'Uyuni, le village de Purmamarca et sa montagne colorée, mais surtout la magnifique quebrada de las Conchas, en arrivant à Cafayate (prononcez Cafachate). Incomparable à celle de Humahuaca, trop différente, mais plus impressionnante encore : des montagnes de terre rouge, désertiques et très découpées sur des kilomètres, une vallée verte avec une rivière qui serpente entre les végétaux, et la route qui sinue au milieu cette palette de couleurs. C'est impossible à rendre compte en photo, mais c'était pour moi la plus belle étape de ce tour de deux jours en voiture.


Ps : Merci pour tous vos bons retours et compliments sur le blog ; c'est un véritable moteur d'écriture !

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