samedi 4 novembre 2017

La forêt d'émeraudes.

Franchement, quand on a pris un collectivo depuis La Paz pour aller au col de la Cumbre (4800m) sous un grand ciel bleu, on ne s'attendait pas à arriver dans les nuages gris-béton et vingt centimètres de neige. Le trek des Incas del Choro commence plutôt froid mais a cependant l'avantage de redescendre rapidement en altitude et donc de remonter en température. Le trajet suit ensuite un ancien chemin pavé précolombien et s'enfonce dans les Yungas, chaîne de montagnes annonçant l'arrivée de la forêt Amazonienne en Bolivie, créant une frontière naturelle entre l'altiplano et la selva.



C'est là où Fitzcarraldo s'est planté en deltaplane.



La trouée du Rohan.
On commencera donc la rando par se tremper les chaussures, les pieds, la peau et les os. Après avoir passé la neige, le sentier redescend dans la pampa, au creux d'une vallée jusqu'au premier village-étape de Challapampa. La vue se dégage, c'est de bonne augure pour la suite. On arrivera à destination avec deux heures d'avance sur l'horaire prévue, dans la joie et les chaussures humides. Le camping est petit, mais par chance, on est les seuls touristes ! Par contre, il y a une promo d'étudiants boliviens de quarante personnes ; on sera un peu serrés à table. Le soir les nuages se lèveront, on se réveillera sous le soleil.

La forêt de Fangorn.
Le grand soleil annoncera une grande journée... de pluie. On n'aura pas UNE éclaircie de la journée ! Ni du lendemain, d'ailleurs. On finira le trek sous la flotte, trempés comme des soupes avec de magnifiques points de vue sur que dalle, bouchés par les nuages. Bon, ils se lèveront par moments pour nous laisser entrapercevoir les Yungas recouvertes de forêt humide. Faut être honnêtes, on aurait préféré le soleil, mais l'ambiance que crée la brume des nuages en pleine Amazonie donne une saveur différente à la randonnée, presque surnaturelle. On se croirait dans le dernier Tarzan, ou un autre film à la con, qui présente la forêt tropicale telle qu'elle n'existe pas (euh, peut être que si, du coup ?).



 En haut à gauche, le Huayna Potosi ;
à droite, le Mont Blanc avec Chamonix, en bas.



La randonnée se terminera donc dans la forêt d'altitude, la Cordillère Royale cédant la place aux Yungas ; exactement comme la "route de la mort" que l'on a dévalé en vélo trois jours plus tôt. On bivouaquera le dernier soir au village de Sandillani, où l'on se fera malheureusement agresser par le seul habitant du village. Saloperie de dindon ; c'est encore plus con que c'est moche (et y'a pourtant de la marge !), il veille sur son poulailler comme un concierge sur ses quilles de rouquin ; impossible de monter la tente peinard.








Le trek se terminera le lendemain en deux petites heures de marche et une journée de collectivos. La forêt équatoriale des Yungas est très différente de celle de Guyane, à ne pas louper si vous êtes de passage dans la région. Mais méfiez-vous du dindon qui dort.

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